Mohamed ZAINABI à Emarrakech :

Les petits e-incidents du parcours ne me découragent point
Le blogging au Maroc se développe sûrement..
eMarrakech - Il blogue la nuit en arabe et en français à la base du terrain. Pour lui, le blogging au Maroc se développe doucement, mais sûrement. E-rencontre avec Mohamed ZAINABI un journaliste-blogueur à l'heure du Net.

Comment vous vous présentez en tant que blogueur : blogueur en pyjama ou de terrain ? Je dirais plutôt en pyjama. La cause : je blogue surtout la nuit. Mais, je vous rassure, c'est sur des informations ou des réflexions récoltées, vécues ou découvertes sur le terrain que je base mon blogging aussi bien quand je le fais en français sur www.zainabi.com que quand j'écris en arabe sur www.zainabi.tk Quels étaient les meilleurs moments de blogging pour vous jusqu'a maintenant ? Aimant le partage, je puise énormément de plaisir à bloguer. Et mes meilleurs moments dans ce cadre sont ceux où mes toutes petites traces sur la blogosphère ne passent pas inaperçues. Je ressens aussi du plaisir quand je vois que la blogma (la blogosphère marocaine) s'élargit. Croyez-vous qu'il existe vraiment une révolution de blogging au Maroc comme dans les autres pays de la planète ? Ce serait prétentieux de répondre, à l'heure actuelle, par l'affirmative. Jusqu'à présent le blogging est encore à ses débuts au Maroc. Il se développe doucement, mais sûrement. Heureusement! Je tiens à rappeler qu'un petit cercle de blogueurs marocains pionniers ne cesse de travailler bénévolement pour que la révolution que vous évoquez ait lieu dans notre pays. Ne croyez-vous pas que les blogs ne sont et ne seront qu'un instrument parmi tant d'autres dans un nouvel ordre communicationnel ? En effet, les blogs sont un instrument parmi d'autres dans ce que vous appelez le nouvel ordre communicationnel. Mais, c'est un instrument qui est en train de révolutionner le mode de circulation de l'information à travers le réseau des réseaux. Ce sont les blogeurs qui diffusent désormais le plus de contenu via le web. Et grâce aux blogs, tout le monde peut jouir de son droit d'être un diffuseur de ses propres informations au lieu de rester cantonné dans son rôle de consommateur subissant les informations des spécialistes. D'ailleurs, ces spécialistes ont compris l'importance du blogging et tentent de se l'approprier. Pas mal d'utilisateurs du Web n'arrivent toujours pas à faire la différence entre un blog et un site perso. Existe-t-il vraiment une différence entre les deux modes ou formes de publications ? Lesquelles ? Le site perso a précédé le blog. Le premier, comme son nom l'indique est réservé aux auteurs des journaux intimes. Le second a un champ plus large, on y trouve un peu de tout : des informations générales, mais aussi des chroniques spécialisées, des fanzines… Le blog peut être un site perso, mais l'interactivité avec les visiteurs que permettent les commentaires, est un plus, considérable, qui donne une avance au blog. Ce dernier est devenu un outil inédit de communication, d'échange et de partage. Autre différence de taille, on trouve, de plus en plus, des blogs réunissant sur un même sujet d'intérêt commun, des blogeurs de différents horizons, voire de différents pays du monde (blogs collaboratifs). En revanche, le site perso est, par nature, individualiste. Je me demande si le blog ne va pas remplacer non seulement le site perso, mais le site web en général dans sa conception classique.

On parle beaucoup de blogging et journalisme. D'après votre expérience où en est les journalistes marocains avec cette aventure du blog ? Malheureusement, la plupart des journalistes marocains restent en rade. Je n'expliquerais guère cette situation par l'ignorance, mais plutôt par le manque d'intérêt. Il y a un effort à faire pour inciter les journalistes à tester le blogging. Ceux qui l'ont déjà essayé sont conquis. Ils découvrent que bloguer est loin d'être une perte de temps. Sincèrement, peut-on continuer à bloguer au Maroc sans crainte de perte de temps ? Evidemment, c'est parfois décourageant de recevoir des commentaires irresponsables de quelques bêtisiers, voire de certains spammers qui se donnent un malin plaisir à gâcher le plaisir que peut procurer le blogging. Mais, cela fait partie des risques du monde virtuel. Malgré tout, personnellement, je ne considère pas le temps que je passe à bloguer comme perdu. Au contraire, c'est pour moi un gain inestimable que de pouvoir m'ouvrir sur les autres et exposer mes idées à leur libre appréciation en bravant toutes les barrières. Les petits e-incidents de parcours ne me découragent point. J'ai apprécié vos posts sur votre blog lors de votre voyage aux USA. Comment vous vous sentiez lors de l'écriture de vos notes à partir du pays de l'oncle SAM? A cause de mes nombreuses occupations lors de ce déplacement, c'était surtout à travers mes posts (articles publiés sur mon blogs) que ma famille et mes amis pouvaient avoir de mes nouvelles. J'étais heureux de recevoir par la suite leurs commentaires. C'était d'autant plus intéressant que j'étais, d'après les organisateurs de mon voyage, le premier visiteur international (c'était dans ce cadre que je me suis rendu aux USA) à avoir entrepris cette expérience de blogging. Je crois que je ne serai pas le dernier.
Propos recueillis par Tarik ESSAADI